Quatre chanteuses pour un hommage haut en couleurs à Cheikha Rimitti, que l’on nommait «la mamie du raï» ou encore la «mère du raï moderne», disparue en 2006, héritière du raï bédouin.

Femme au talent exceptionnel et au caractère bien trempé, cette native d’Oran aura fait grandir avec elle toute une nouvelle génération de chanteurs raï, des plus confidentiels aux plus connus, comme Cheb Mami, Cheb Khaled, Boutella Safi ou encore Cheb Abdou. La chanteuse et musicienne, accompagnée de ses tambourins guellal et de ses flûtes gasba, savait émouvoir ou provoquer, transformant des textes poétiques en pamphlets engagés au potentiel émotionnel ahurissant. Quand Rimitti montait sur scène, elle transcendait les codes du raï traditionnel pour en faire un langage féministe, engagé et éruptif. D’une modernité absolue, Cheikha Rimitti aura inscrit ses lettres de noblesse au raï, lui insufflant une ouverture et un rayonnement que jamais jusqu’alors ce genre de musique n’avait connu.

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