La psychanalyse urbaine consiste à coucher les villes sur le divan, détecter les névroses urbaines et proposer des solutions thérapeutiques adéquates. Elle peut être considérée comme une sorte de science poétique d’un nouveau genre dont la méthode d’investigation consiste essentiellement dans la mise en évidence de l’inconscient à l’origine de l’aménagement urbain d’une ville ou d’un territoire.

Dans un premier temps, l’équipe de l’Agence Nationale de psychanalyse urbaine (ANPU) entre en phase d’enquête, via des Opérations Divan durant laquelle elle part à la rencontre de personnes ressources — que nous assimilons à des « experts » — et des habitants de la ville ou du territoire en question : un travail de terrain entêté entremêlé à une longue série de dérives situationnistes langoureuses parsemées de rencontres étonnantes…

Tous les territoires ont quelque chose à dire, encore faut-il savoir les écouter. Ajoutée à la parole des habitants, une récolte abondante d’iconographie permet petit à petit de révéler l’invisible, expliciter les maux, dévoiler les désirs inconscients et mettre le doigt sur d’éventuelles pathologies territoriales. Ainsi l’ensemble des données disséquées en agence permet de dresser un portrait psychanalytique du territoire, souvent perçu par les populations larmes aux yeux comme une mise en lumière de ce qu’elles ressentaient depuis toujours ! Car finalement la psychanalyse permet de reformuler ce que l’on sait déjà.