L'Atelier à spectacle vous donne rendez-vous du 9 au 12 mai pour la seconde édition du festival Champs libres !
CHANSON
Katerine ou Philippe Katerine a composé et écrit ce nouveau projet artistique comme un film dont le postulat est : un homme se retrouve en vacances à Figeac et se sentant emmuré vivant parmi les vestiges médiévaux qui l’encerclent, commence à éprouver une pulsion inédite : l’envie de tuer ! Seule sa bonne éducation (ou sa lâcheté) l’empêche de passer à l’acte. Pour tenter d’évacuer cette étrange sensation funèbre, calmer cette violence impromptue, l’homme prend sa voiture, laisse sa famille derrière lui et s’en va rouler au hasard. Il traverse la France, celle de Charles Trenet, de l’Auvergne au Limousin, pour finir en Vendée, sur ses terres d’origine. Au cours du voyage, il a chanté des chansons à tue-tête, des chansons qu’il a improvisées au volant, ou dans des chambres d’hôtel, comme pour se libérer des amoncellements macabres qui lui tétanisaient l’esprit. Il a tout de même supprimé sciemment une vie en route, celle d’un hérisson. Le pauvre animal traversait au mauvais moment, il a pris pour les autres.
Ce n’est peut-être pas le plus beau film du monde mais il est touchant, burlesque, intime. Dans le rôle principal, on retrouve sa voix nue. Celle-ci est accompagnée par un piano, quelques petites percussions et bruits de la nature. Au final, ce sont seize saynètes qui vont du Pas simple au Compliqué et du Bonheur au Merveilleux, sautillant de comptines philosophiques (Les Objets, Papa) en promenades Tatiesque (Automobile), comme à la recherche effrénée du Moment parfait. Lequel, en un happy end pourtant un peu triste, finit par arriver.
C’est un film singulier et pourtant tout Katerine est là, concentré et décontracté. Sur scène, Katerine va s’en tenir à une approche dépouillée dans une formule en duo avec une pianiste venant du classique
Un moment de vie d’un serial killer contrarié et mélodadaïste.
« J’ai fait des disques où c’était un peu de la représentation, comme une installation en art contemporain. Là, c’est davantage comme une lettre à un ami, un journal intime », souligne le chanteur, épaulé sur ce projet par le musicien Julien Baer, qui « me ramenait toujours à quelque chose d’authentique ». « Je ne suis pas aventurier dans la vie, mais pour la musique, ça oui ! » assure Katerine, qu’on connaissait acteur, danseur et se fait illustrateur pour la pochette et le livret de ce 10e album studio. « Je ne réfléchis pas en termes de clientèle. Mon père était commerçant, il vendait des produits pour l’élevage, il réfléchissait comme ça, mais quand on est chanteur… Je fais confiance aux gens »,